L’an passé, à pareil date, je partageais un projet photo qui m’avait tenu à coeur durant mon congé de maternité : Les Amours au lait. Un an plus tard, j’ai bouclé une boucle.
Je n’écrirai pas ce soir sur la réduction des déchets, sur la consommation responsable, mais davantage sur mes valeurs concernant la parentalité. L’an passé je partageais une tranche de vie très personnelle, que seule nos proches connaissaient. Un début d’allaitement difficile, puis un finalement un allaitement qui s’installa dans notre quotidien.
Il y a encore un an, ma fille ne concevait pas lorsque nous en parlions qu’elle arrêterait de « boire mon lait ». Et puis, un jour en janvier, elle m’a dit du haut de ses 3 ans et demi passés « Tu sais Maman, un jour, je ne boirais plus ton lait… mais c’est pas maintenaaaaannnt. » Nous n’étions ni l’une ni l’autre prête à mettre fin à ce petit moment juste à nous.
Et puis nous avons espacé ces petits moments, de tous les soirs, nous sommes passés uniquement le matin en fin de semaine, puis une fin de semaine a été oubliée car les jeux du matin étaient trop passionnants, et puis, il y a eu une fin de semaine sautée, puis deux, puis trois, puis quatre… Et un soir de juin, en ce début d’été elle m’a fièrement dit : « Tu sais Maman, avant moi je buvais ton lait, mais plus maintenant. »
Après presque 4 ans (46 mois exactement), ma petite pieuvre des îles avait décidé d’elle-même qu’elle bouclerait cette boucle toute seule. J’ai appris à la laisser aller doucement. Je la laisse grandir, je la regarde grandir, tout en me tenant toujours près en arrière, si besoin.
Quatre ans plus tard, je regarde tout le chemin parcouru depuis les six premières semaines de vie d’Éloïse où l’allaitement a été compliqué. Et quand je regarde ce chemin parcouru à deux avec ma Tchoupie et à trois avec le soutien de mon chéri, je suis sereine. Sereine de voir que nous avons eu ces moments juste pour nous. En fait, je suis tout simplement heureuse de ce chapitre.
Éloïse est définitivement sorti du monde des bambins, c’est une enfant désormais. C’est cependant une enfant qui allaite ses toutous en duo, que ce soit un baigneur ou son éléphant favori. Elle les allaite dans toutes les positions, comme je le faisais avec elle. Nous avons ri à faire l’acrobate en allaitant, nous nous sommes apaisées en allaitant, nous nous sommes collées en allaitant.
La boucle est bouclée. J’ai aimé allaiter et je ne regretterai jamais cette petite bataille que j’ai mené durant ses 6 premières semaines de vie pour trouver notre voie pour un allaitement heureux.
Je ne saurais peut-être jamais pourquoi ce fut aussi important pour moi. Peut-être que ce n’est pas important. Ce qui compte, c’est la valeur que cela représente à mes yeux tout simplement.
Photo à la une : Copyright Lucie Bataille Photographie / septembre 2013.
Mais c’est très beau comme texte ça ! Encore une fois, un commentaire au contenu sans grande valeur ajoutée mais simplement pour signaler qu’on suit !
Merci !
Tu dis que tu n’écris pas sur la réduction des déchets ni la consommation responsable… Mais un peu, quand-même, finalement ! L’allaitement ça permet tout ça aussi 🙂
C’est un magnifique article qui m’a fait beaucoup sourire. Même en étant très loin, je me souviens de ces jolis moments que vous avez eu toutes les 2, et je me rappelle tout l’amour qu’il y avait pendant.
Cette étape est passée, mais il y en aura encore tellement d’autres !!
Que c’est adorable ! Nos petits bouts sont de la même année et j’ai connu le même sentiment que toi; mais quelle chance tu as eu de pouvoir l’allaiter jusqu’à ce qu’elle décide d’arrêter ! Le manque de temps pour manger (sachant que je suis un poids plume) et la pression du regard extérieur devenant trop forte je crois que mon cerveau à fait un blocage et ma production de lait très faible a sonné l’arrêt de mon allaitement forcé pour nous deux après un an et demi seulement ! Ce fut une rude séparation pour nous deux! Et pourtant à l’époque même si je savais que c’était loin d’être le cas, j’avais l’impression d’être celle qui allaitait le plus longtemps au monde, surtout que mon loulou a toujours paru plus grand que son âge; c’est fou ce que l’avis des autres peut avoir sur notre psychisme même quand on sait au fond de nous ce dont on a besoin ! Et heureusement que les mères au Québec sont plus soutenues à ce sujet car je me souviens d’un voyage en France ou mon médecin m’avait dit d’arrêter d’allaiter mon fils de 6 mois car nous n’étions pas en Afrique (je cite!). Certains mériteraient une bonne révision de leurs fondamentaux !
Mais cette seule année d’allaitement a fait de nous les meilleurs alliés dans la vie et si je suis un jour confrontée au fait d’endurer de nouveau 6 premières semaines de torture de mise en place de l’allaitement pour recommencer à vivre ce bel échange entre deux êtres qui quelques mois auparavant ne faisaient qu’un, je donnerais tout en mon pouvoir pour que cela dure le plus longtemps possible ! 🙂 Je t’embrasse !
J’ai eu aussi quelques remarques lors de passage en France, mais je suis passée au-dessus. Ici, mes amis sont super tolérants, on a toutes allaité, chacune à nos rythmes, mais on s’est toute entraidé à ce moment là et c’est aussi ce que j’en retiens. Aider ses amies quand ce n’est pas facile. Merci pour ton beau témoignage.