Être une maman zéro déchet, c’est composer au quotidien avec le partage de notre mode de vie avec ses enfants. Souvent, on me demande si c’est compliqué avec un enfant. C’est pour cela que j’ai eu envie de vous parler des enfants et du zéro déchet.

Ma fille est entrée dans notre vie au moment où beaucoup de choses se sont clarifiées dans nos modes de vie. Quelques semaines après sa naissance, le compost municipal faisait son entrée flamboyante dans notre arrondissement. Et avec cette deuxième poubelle, un constat nous a frappés immédiatement : notre poubelle de déchets était devenue ridiculement petite.

Même si nous n’avons fait la transition vers un mode de vie vers le zéro déchet 15 mois plus tard, nous étions déjà bien avancés : le compost, un bébé en couches lavables, des débarbouillettes pour remplacer les lingettes jetables, des produits ménagers et d’hygiène achetés en vrac, des vêtements de seconde main pour notre fille, etc. Tous ces petits gestes nous plaçaient déjà dans la case des parents dits «écoresponsables».

Une enfant presque née avec le zéro déchet

Ma fille avait 18 mois quand nous avons commencé à changer nos modes d’approvisionnement pour diminuer le suremballage. Elle n’a presque jamais rien connu d’autre que des magasins où l’on achetait en vrac et mes sacs en tissu pour acheter le pain.

Acheter usagé, cela fait aussi partie de ses habitudes. C’est la fête lorsque je vais voir une voisine à qui je rachète le stock de ses grandes filles. Elle saute de joie à l’idée de pouvoir choisir ses vêtements et renforcer son désir d’autonomie.

Enfants et le zéro déchet

Pourtant, même si pour ma fille, cela fait partie de son quotidien, il a fallu adopter certains gestes et surtout mettre des mots sur nos actions. À la garderie elle est confrontée aux nouveaux jouets de ses amis, aux listes de Noël interminables, aux collations emballées des amis dans le parc, etc. Il faut donc qu’elle comprenne pourquoi certaines habitudes sont différentes à la maison.

Expliquer

Elle est habituée de nous voir avec des sacs en tissu, composter, recycler, ne pas acheter des choses inutiles. Il n’en demeure pas moins que lorsque l’on doit lui dire non pour un paquet de bonbons emballés, pour le cadeau du dentiste, pour une liste de Noël raisonnable, il faut lui expliquer pourquoi. Je trouve essentiel de lui expliquer nos choix pour l’aider à embarquer, tout en m’adaptant à sa maturité d’enfant et en ayant une limite bien moins stricte que la nôtre.

Ne l’oublions pas, les enfants n’ont pas la même rationalité que nous, il faut aussi l’accepter en tant qu’adultes avec des routines différentes.

Pourquoi n’a-t-elle pas le droit à ces bonbons si attirants en forme de bonhomme ou d’animaux? Il faut lui expliquer que même si nous autorisons les bonbons de temps en temps, nous préférons choisir des bonbons en vrac. Alors, il faut lui apprendre la patience jusqu’à la prochaine sortie à l’épicerie zéro déchet ou alors proposer une alternative dans un emballage réutilisable ou consigné. C’est ainsi que je peux aussi lui faire plaisir avec une bouteille de lait au chocolat, vendue dans une bouteille consignée. Elle aura ainsi droit à un extra qui rendra sa fin de journée spéciale.

Cela ne fonctionne pas toujours, mais à force d’expliquer, elle comprend de mieux en mieux.

Par exemple : lui expliquer que l’on ne jette pas un déchet par terre, car il pourrait se retrouver dans les océans et nuire aux animaux qu’elle affectionne, c’est une première étape. La deuxième étape, c’est de lui expliquer que l’on peut faire mieux en évitant autant que possible les emballages. Même si nous les trions, peuvent parfois se retrouver dans la nature et être dommageables.

Enfants et le zéro déchet

Impliquer

Les impliquer dans chacun de nos gestes, c’est une manière pour eux de participer et de prendre part à ce changement d’habitudes. Les impliquer, cela commence par des gestes simples. Avec Éloïse, deux fois par an, nous faisons ensemble un tri de ses livres et de ses jouets. Elle grandit et son intérêt évolue, ce qui est naturel. C’est ainsi qu’elle fait le partage de ce qu’elle veut donner à ses amis plus jeunes.

Le reste, nous lui avons expliqué qu’elle pourrait les donner à des organismes qui supportent des familles défavorisées. Nous lui en avons parlé, puis nous lui avons laissé le temps de se faire à l’idée. C’est elle, qui quelques semaines plus tard, nous a annoncé qu’elle voulait partager avec d’autres enfants «moins chanceux».

Par exemple : c’est expliquer pourquoi nous préférons des brosses à dents en bambou. À 4 ans et demi, les fondements du compostage sont désormais acquis ici. Elle comprend ainsi mieux le cycle de vie de sa brosse à dents. Elle sait que le compost servira entre autre à faire pousser ses tomates sur le balcon.

Mettre en pratique : les enfants et le zéro déchet à l’épicerie

Aller faire notre épicerie zéro déchet, c’est toute une aventure pour ma fille et elle est toujours partante. Depuis plusieurs mois, je lui confie quelques responsabilités. Au départ, elle devait repérer les aliments que nous devions acheter. C’était comme organiser une chasse au trésor gagnante à tous les coups. Elle m’aide désormais à peser les pots et elle m’assiste dans le remplissage des sacs à vrac.

Enfants et le zéro déchet

Les enfants adorent pouvoir faire comme les grands. Les jeux d’imitation sont d’ailleurs très populaires à la maison. Elle est maintenant capable de se servir toute seule de certains ingrédients. Au besoin, on lui donne un petit coup de main. Cependant, une supervision s’impose toujours avec les enfants.

Rappels de quelques règles d’hygiène et de bon sens

D’ailleurs si vous laissez faire le remplissage par vos enfants — et cela s’applique en fait à tout le monde — un petit rappel des règles d’hygiène de bases : lavez-vous bien les mains avant de commencer comme le rappelle si souvent ma chère Mélissa. Il y a toujours des lavabos en libre accès dans ces boutiques, n’ayez pas peur de demander.

Expliquez également bien à vos enfants de ne jamais toucher les ingrédients avec les mains et de toujours utiliser les pelles ou les pinces. Déposez-les ensuite soit dans le pot des ustensiles sales ou à côté des bacs d’aliments. De même, rappelez-leur de ne jamais remettre dans les contenants du magasin des aliments qui seraient tombés en se servant. Tout comme, on lui apprend à ne pas attraper avec le doigt la goutte de miel ou d’huile qui s’apprête à tomber du fût!

Toutes ses petites consignes, nous les avons apprises à ma fille dès le début. N’oubliez pas, pour les enfants la tentation est toujours forte de se servir directement dans la boîte des noix, surtout quand c’est à hauteur de leurs yeux.

CONSEIL DE LECTURE
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Le zéro déchet en famille simplifié

Transmettre son mode de vie par l’exemple est essentiel pour les enfants, car ils reproduisent ce qu’ils observent dans leur entourage. Nous avons découvert par hasard alors qu’elle n’avait que 2 ans, qu’elle savait parfaitement différencier la poubelle du bac à compost qui se jouxte dans la cuisine.

Je me rends compte que les enfants et le zéro déchet, ce n’est finalement pas compliqué. Personnellement, nous choisissons toujours les options les plus simples et faciles à mettre en œuvre. Il y a quantité d’autres exemples de familles zéro déchet et autant de modèles que de cellules familiales. Comme toujours, je ne partage ici que notre quotidien et ce à quoi nous sommes confrontés. Je suis convaincue que vous avez bien plus d’exemples à partager. En attendant, je laisse à ma petite pieuvre d’amour le soin de clore cet article.

NB : Merci encore à Nelly de Vrac & Bocaux pour la séance photo et pour avoir bien voulu aider Élo dans son épicerie zéro déchet.

Les enfants et le zéro déchet

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