Tout a été dit dans le titre : en 2017, nous avons produits environ 4 kg de déchets. Si vous me suiviez sur Instagram, vous avez sûrement aperçu dans la dernière année une photo de notre poubelle mensuelle. Mais pourquoi avoir attendu 4 ans de zéro déchet pour vous montrer mes poubelles?
Cet article va enfin vous parler de mes poubelles et de mes déchets qui non, ne tiennent pas dans un pot Mason. On est définitivement loin du glamour. Mais revenons au pourquoi et avoir attendu aussi longtemps pour vous les présenter.
Pourquoi mesurer mes poubelles?
Pourquoi ne pas avoir montré mes poubelles depuis les débuts du blogue alors que d’autres le font? Tout simplement parce que depuis le début de cette aventure, ou plutôt des ces nouvelles habitudes, j’ai toujours été — et je suis toujours — de celles qui prônent d’y aller à son rythme.
Un geste à la fois, un déchet en moins.
Je suis de celles qui aussi ne font pas de compétition, avec les autres et encore moins avec moi-même. On m’a souvent demandé la taille de ma poubelle et que je ne le savais pas. L’important pour moi n’est pas le résultat immédiat, mais l’adhésion au changement d’habitudes à long terme.
Je pensais que si je devais immédiatement me concentrer sur le poids de ma poubelle, cela aurait été un facteur contraignant et cela aurait entrainé en une course aux grammes malsaine. Cette relation aurait tourné à l’amour-haine. Je craignais que la question du poids de ma poubelle fausse ma démarche personnelle à beaucoup plus long terme.
Le monde virtuel regorge de poubelles très glamour dans un pot Mason. Ceux qui me connaissent savent que « ma poubelle annuelle dans un pot Mason, ce n’est pas mon but. » Et cela tombe bien, parce que j’en suis loin. Cela m’a donc pris 4 ans pour oser peser mes poubelles. C’est le temps qui me fut nécessaire pour arriver à un équilibre dans notre démarche et surtout, de lui assurer un avenir pérenne dans notre mode de vie familiale.
Diagnostic avant l’étude
Quand ma fille est née et dans les mois qui ont suivi, malgré l’introduction du compost, jamais je n’aurai cru que notre poubelle serait un jour si petite. Pourtant, force est de constater que le 31 janvier 2017, je n’avais pas sorti la poubelle depuis 6 semaines. C’est alors que j’ai eu l’idée de documenter mon année de déchets, surtout à titre personnel. C’est ainsi qu’en ce début de 4e année en mode zéro déchet, je me suis enfin décidée à réaliser une petite étude personnelle.
Je n’ai pas pesé cette poubelle de 6 semaines, mais je l’ai estimée grâce au volume du bac de 11 litres selon les renseignements du fabricant, et ce au prorata de son contenu.
Comme pour toute étude, même non scientifique comme la nôtre, j’ai tenté d’avoir une rigueur dans la collecte des données. J’ai retenu quelques balises pour élaborer un benchmark aussi rigoureux que possible dans le cadre de cette étude maison.
L’échantillonnage et les sujets
Nous avons donc mené cette étude — débordante de données probantes — au sein de notre propre famille. Elle se compose de deux adultes (mon chéri et moi-même) et d’une petite fille âgée de 5 ans. Rappelons que nous avons également un compagnon à 4 pattes, Pom, petite chatte de 8 ans. Cette « analyse » consigne uniquement les déchets produits par les Humains de la maison. Avoir un chat zéro déchet en ville et en appartement, c’est n’est pas totalement une réussite. Et Pom n’a rien demandé dans cette histoire. J’estime que les déchets du chat — litières et sacs de croquettes — s’élèvent à 52 kg par an.
Les déchets alimentaires ne sont pas comptabilisés, car notre arrondissement — Rosemont–La-Petite-Patrie — offre le ramassage à la porte du compost. Les déchets recyclables ne sont pas non plus comptabilisés, car ils sont recyclés (nous suivons particulièrement à la loupe ce que nous y mettons), notamment grâce aux judicieux conseils d’Amélie Côté de Bric à bacs.
La méthode de collecte des données
Afin de m’assurer d’avoir des données répondant à des critères comparables, on changeait le sac dans la poubelle le premier jour de chaque mois et on le fermait au soir du dernier jour du mois. L’étude s’est déroulée entre le 1er février et le 31 décembre 2017.
Chaque mois, je pesais ledit sac poubelle avec la balance de cuisine. J’ai consigné les résultats dans mon carnet de blogue, comme dans une pesée officielle d’un combat de boxe : c’était en quelque sorte la rencontre mensuelle sur le ring. La poubelle était photographiée et diffusée sur mon compte Instagram.
La poubelle contient l’ensemble des déchets de la maison. C’est en fait la seule poubelle de la maison. Nous avons cependant un petit pot Mason dans le tiroir de la salle de bain. Les déchets de la salle de bain ont été évalués à environ 20 grammes cette année. L’an passé, je vous présentais ma poubelle de salle de bain d’un an. Nous ne l’avons pas vidée et elle n’a pas était davantage remplie, comme vous pouvez le voir. Nous avons donc utilisé ce pot Mason du 1er janvier 2016 au 31 décembre 2017, sauf indications contraires.
L’étude quantitative : 1 an et 4 kg de déchets
Il a été difficile de mesurer notre production de déchets lorsque nous n’avons pas été à la maison. Cependant, nous nous sommes efforcés lors de nos déplacements au Québec de réduire à la source ou de faire notre épicerie en vrac avant de partir. Pourtant, certains déplacements sont plus difficiles que d’autres, surtout lorsque nous sommes dans la famille en France.
D’ailleurs, lors de mon séjour en France au mois de mai, mon conjoint a sorti la poubelle durant mon absence, et ce, avant la fin du mois. Je n’ai donc pas pu comptabiliser le mois de mai au complet. De même pour le mois d’août où nous avons été durant trois semaines dans nos familles.
Les données
Voici donc le détail des poubelles comptabilisées durant l’année 2017 pour une plus grande transparence des données de cette étude.
- Janvier : pas de pesée, mais une évaluation de 11 litres (18 décembre 2016-31 janvier 2017)
- Février : 375 g
- Mars : 200 g
- Avril : 414 g
- Mai : pas de collecte de données
- Juin : 347 g (poubelle du 26 mai au 5 juillet)
- Juillet : 411 g (poubelle du 6 au 31 juillet)
- Août : pas de collecte de données
- Septembre : 180 g
- Octobre : 288 g
- Novembre : 311 g
- Décembre : 153 g
À cela s’ajoutent les 20 g de la poubelle de la salle de bain. Ce nous donne un total de 2,87 kg de déchets en 2017 et durant 11 mois, soit 6,3 livres. Vous allez me dire comment arrive-t-on à 4 kg de déchets en tout.
C’est la marge d’erreur que j’ajoute avec les poubelles de janvier, mai et août qui n’ont pas été complètes. En faisant la moyenne de notre production, j’évalue que pour mai et août, il faut ajouter 500 g. J’arrondis à 4 kg de déchets pour la poubelle de janvier qui ne faisait pas tout à fait 1 kg.
Et en 2018, on fait quoi?
L’idée était de démontrer que oui, une famille avec un enfant peut aussi être zéro déchet. Je suis consciente que nous n’avons pas uniquement généré 4 kg de déchets dans la dernière année. L’utopie du bocal comme l’a très clairement écrit Cindy Trottier est une réalité. Les déchets que nous produisons à l’extérieur ou ceux de la chaine de production de nos achats s’accumulent toujours de manière invisible.
Alors oui, notre famille a généré environ 4 kg de déchets dans l’année. C’est peu, très peu si on compare à la moyenne nationale. Un Québécois génère chaque année 689 kg de déchets. À nous 3, cela représente à peine 0,6 % de la production annuelle d’un Québécois.
Même si nous faisons attention à nos gestes et habitudes en dehors de la maison, nous ne pouvons avoir une maîtrise complète de nos déchets. Sans compter, si on voulait pousser plus loin cette étude, il serait pertinent de faire un bilan carbone, qui ne sera pas brillant, sachant que j’ai pris 3 fois l’avion dans l’année. C’est aussi une part de notre réalité quand notre famille proche habite en France au grand complet.
Nous ne sommes donc pas parfaits, mais qui l’est? Et en 2018, est-ce que je recommence? Non, je voulais faire une mesure ponctuelle. Elle est faite, j’ai une idée de notre production. Maintenant que nos habitudes sont ancrées dans notre quotidien, je n’ai pas d’inquiétude que ces changements soient assurément pérennes. Avez-vous déjà analysé votre poubelle?

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Merci pour l’article sur le chat zéro déchet. Ça me rassure que ses déchets ne soient pas calculés. J’ai deux chats ici, et ils générent les 3/4 des déchets. Je n’ai pas osé faire arrêter la livraison des publisacs, car j’utilise ces sacs pour la litière. J’imagine que ce serait plus éco si j’achetais des sacs compostables. Merci de bien vouloir nous tenir au courant des solutions trouvées.
L’article sur mon chat est mis à jour régulièrement lorsque j’ai de nouvelles données. Les compostables ne sont pas forcément une solution parce que le sac compostable, la plupart du temps se décompose en milieu aéré et oxygéné. Or la litière part en enfouissement, donc le sac compostable ne se décomposera pas.